pratique de la réalisation cinéma en 35mm
Un site de l'association ARSCIPRO
Association pour la Réalisation de Stages de CInéma PROfessionnel
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Cinéma "LA CLEF"
75005 PARIS
Réalisation complète par les participants de films de cinéma professionnel en 35mm
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Corps de caméra
A- La Caméra
07
Le Corps
de Caméra
La pellicule y est impressionnée.
Il comprend donc un compartiment étanche à la lumière extérieure: la chambre d'impression.
La lumière ne peut passer que par l'objectif qui forme l'image au niveau de la fenêtre. La pellicule est guidée par un couloir et elle est maintenue dans un plan très précis au niveau de la fenêtre par un presseur.


La boucle

Le mouvement de la pellicule est assuré, comme nous l'avons vu, par un mécanisme griffes/contres-griffes et obturateur. Il est donc saccadé au niveau de la fenêtre. Or, la pellicule vierge qui vient d'un compartiment débiteur puis va, une fois impressionnée dans un compartiment récepteur, doit se dérouler etChambre d'impression de la Moviecam Compact s'enrouler d'une façon régulière et continue, sinon elle casserait.

Pour transformer le mouvement saccadé de la pellicule en mouvement continu, on fixe une longueur de pellicule sous la forme d'une boucle, grâce à un tambour denté (ou 2, selon les modèles).

La boucle, qui permet le mouvement saccadé, doit avoir une longueur déterminée qui dépend de chaque modèle de caméra: trop longue elle risque de frotter dans le corps de caméra, trop courte, le mouvement saccadé peut la faire casser.


La Fenêtre et le Format

La fenêtre délimite la zone impressionnée sur la pellicule.

En 35mm, on définit le format comme étant le rapport des dimensions de la fenêtre de prise de vue.
(attention, le terme est ambigu car il désigne aussi la largeur de la bande de pellicule).

A l’époque du muet, toute la surface de l’émulsion était utilisée entre les deux rangées de perforations.
Le photogramme avait une dimension de 18mm de haut sur 24mm de large. Soit un rapport de1.33 : 1, (plus couramment appelé: 1.33

Le "cinéma parlant" apparaît à la fin des années 1920. Le principe utilisé est l’enregistrement du son sous forme optique sur le même support que l’image.
Une marge sonore de 2mm a donc été dégagée sur le coté gauche et de ce fait la surface dédiée à l’image a été réduite. La fenêtre ne faisant donc plus que 22mm de large, pour conserver une proportion d'image de 1.33, une partie de la pellicule n'est donc pas impressionnée entre chaque photogramme: c'est l'interimage.

Arriflex II


Il y a maintenant plusieurs hauteurs de fenêtre possibles, ce qui permet plusieurs formats en 35mm.

Les formats usuels sont:
le 1.33 (1.37 pour les puristes),
le 1.66
le 1.85,
et le scope qui est un format anamorphosé.





Sphérique ou non-sphérique?:

Le format Scope:
Assez tôt dans l’histoire du cinéma parlant, la réalisation de films à grand spectacle a amené des techniciens a inventer un dispositif permettant d’obtenir un format d’image sur l’écran bien plus large que le 1.33 jugé peu spectaculaire !!!

Un dispositif optique a été utilisé : l’objectif anamorphoseur, qui donne de la réalité une image déformée en la comprimant horizontalement.
Pour obtenir ce résultat, l'anamorphoseur est une optique cylindrique.
A la prise de vue, sur le photogramme, les cercles deviennent des ellipses allongées verticalement, les personnages deviennent filiformes.
Vue à travers l'objectif anamorphoseur
Anamorphoseur Franscope
En projection en plaçant un objectif désanamorphoseur devant l’objectif du projecteur, cela permet de rétablir les proportions des sujets filmés en obtenant sur l’écran une image très large.
C’est le format scope.

Les proportions de l’image sur l’écran ont été légèrement différentes selon les constructeurs (Cinemascope, Dyaliscope, Francescope, Panavision, etc…).
Les proportions de l’image sur l’écran sont maintenant fixées à 2.35 : 1 et le procédé Scope est maintenant le quasi monopole de PANAVISION.

Cadrage Scope
Nos deux stagiaires sont cadrés en scope
=>Anamorphose à la prise de vue
Projection scope
Désanamorphose à la projection
=>

T
I
R
A
G
E
Précisons que du fait de la déformation, le format de l’image à l’écran n’a plus rien a voir avec le format du photogramme. Dans ces conditions on utilise pour le scope, une fenêtre permettant d’utiliser le maximum de surface de l’émulsion, la qualité dépendant de la surface utilisée. La fenêtre scope utilise donc toute la surface d’émulsion disponible pour l’image, il n’y a pratiquement pas d’interimage pour le scope.

L’utilisation du maximum de surface a également un intérêt déterminant en projection. En effet, éclairer un écran plus large avec la même lampe de projecteur provoque une baisse de l'intensité lumineuse.
Il est donc judicieux pour récupérer le maximum du faisceau lumineux de la lampe, d'utiliser pour la fenêtre le maximum de surface possible, donc pas d'interimage !!!
Maurice Fellous: Célèbre directeur de la photo (entre autres: Les Tontons fligueurs) nous présente un dispositif Scope
Monsieur Maurice Fellous
Directeur de la photographie
(entre autres: Les Tontons Flingueurs)
nous présente un système SCOPE
Pour résumer, notons les deux techniques de prise de vue: avec anamorphose (déformation de l’image) ou sans anamorphose. Les objectifs qui ne déforment pas sont constitués de lentilles de construction sphérique, on parle donc d’objectifs sphériques, quand il n’y a pas d’anamorphose.

Le dispositif optique anamorphoseur est de construction cylindrique, on parle donc souvent dans ce cas d’optiques non-sphériques ou cylindriques.

(Il existe aussi des objectifs asphériques: il s’agit d’une taille particulière pour les grandes ouvertures, qui est en fait une variante de la taille sphérique)

Les autre formats

A partir des années 50, la télévision est devenue une concurrente pour le cinéma. Les proportions de l’image télévision étant de 1.33, le cinéma pour se différencier s’est mis à utiliser en plus du 1.33 et du scope d’autres proportions d’image pour obtenir une image d’aspect plus large à l’écran.

Le 1.66

Le format 1.66 : 1 est obtenu avec une optique sphérique mais en réduisant la hauteur du photogramme. Pour cela on utilise à la prise de vue une fenêtre 1.66 de dimension: 22mm x 13.2mm. La surface du photogramme est diminuée (légère baisse de qualité), la largeur de l’interimage est augmentée, l’image projetée est plus grande qu’en 1,33, (même hauteur mais plus large), alors que le photogramme est plus petit, d’où une diminution de la luminosité sur l’écran.

Le 1.85

Le format 1.85 : 1 est obtenu selon les mêmes principes que le 1.66.
La fenêtre a une dimension de 22mm x 11.9mm, l'interimage est encore augmenté.

Ces deux formats sont actuellement les plus utilisés (le 1.85 aux USA).

  • En salle de projection:
    Les projecteurs sont équipés d'une tourelle de trois objectifs dont les focales dépendent des dimensions de la salle et de l'écran et bien sûr des trois formats principaux. On parle alors des formats:
    académique pour le 1.33
    panoramique pour le 1.66 (ou le 1.85)
    scope pour le scope!!!


Rôle du format dans la diffusion à la télévision

Quand un film est diffusé par la télévision:
(et quand la télé était en 1.33)

  • le 1.33 passe plein écran, (la plupart des « grands classiques », mais aussi les films tournés pour la télé : séries, pubs, etc…)
  • le 1.66 et le 1.85 passent habituellement avec des caches noir en haut et en bas
  • le scope passe avec des caches encore plus importants.

(Mais là aussi ce n’est pas toujours le cas, et il y a des variantes : il y a eu des films tournés en 1.33 cadrés 1.66, on y voit parfois les micros ou les rails de travelling dans le champ quand ils passent à la télé !!!, de plus, lors du télécinéma, il y a des possibilités de recadrage et d’utilisation de caches électroniques, et il y a parfois des films tournés en scope dont les personnages disparaissent de l’écran de télé quand ils se trouvent vers le bord cadre, etc!!!)

Enfin, la télé a évolué dans le même sens et propose maintenant comme nouveau standard les écrans 16/9ème qui se rapprochent du 1.66 et du 1.85, avec en plus la possibilité d’adapter tous les formats par l’utilisation de caches et d’anamorphoses électroniques, et même de les modifier au choix du spectateur !!!

D’autres types de formats intéressants :

Le Techniscope
Le SuperSplit (Edmond RICHARD)
Le Super 16
Le Super 35: Dans les nouvelles filières numériques où on numérise à partir du négatif original, on peut ne plus tirer les rushes en 35mm, faire la plupart des travaux de post-production de façon informatisée, puis revenir à un négatif 35 pour tirer la série grâce à un "imageur" (arrilaser)
Puisque les rushes ne sont pas tirés, le négatif original n'a plus besoin d'être standard. En utilisant un entrainement sur 3 perfos et en récupérant la surface de la marge sonore (en décentrant l'objectif), on obtiend dans ce cas, un négatif original de très haute qualité qui permet plus facilement tous les traitements informatiques.
(avec en plus l'avantage d'une durée de magasin augmentée, et d'une meilleure utilisation de la surface de l'émulsion).

Négatif 35mm standard Négatif 35mm standard

La Visée

Le cadre est un élément créatif essentiel dans la composition d'une image, il faut donc un dispositif qui permette de le maîtriser.

La visée "Reflex" (comme sur les appareils photo du même nom) permet de viser à travers l'objectif.

visée reflex

En fait, la palle de l'obturateur est recouverte d'un miroir et est inclinée à 45°.
Quand l'obturateur est ouvert, il laisse passer la lumière vers la fenêtre pour impressionner la pellicule, puis quand il est fermé (on dit aussi en position visée!!!), il renvoie la lumière vers un petit écran: le dépoli, qui est à la même distance optique que la fenêtre.
depoli
Un cadre aux même proportion que la fenêtre est gravé sur le dépoli, et en l'examinant avec un système optique qu'on appelle la loupe, qui est souvent orientable, on voit exactement l'image qui est impressionnée.

Quand la caméra tourne, la lumière ne parvient à notre oeil que pendant la moitié du temps du cycle (1/48ème de seconde à 24im/s), et bien qu'à cette cadence, le mouvement nous apparaisse comme continu, notre oeil perçoit un scintillement, plus sensible quand l'image est claire, car notre oeil est très sensible au contraste (d'ailleurs pour éliminer ce phénomène en projection, il y a des palles anti-scintillement sur les projecteurs).

Quand l'objectif est très fermé (par exemple en extérieur quand il y a beaucoup de lumière), la vision est très assombri dans la visée, surtout pendant la prise, avec le scintillement en plus. C'est un inconvénient par rapport aux viseurs externes dits: viseurs clairs.

Par contre, grâce à la visée reflex, il est possible d'apprécier la netteté de l'image à l'oeil, (plus facilement avec les longues focales ou Télé, qui donnent peu de profondeur de champ et donc un réglage plus précis), et de faire la mise au point sur dépoli (il vaut quand même mieux utiliser systématiquement le décamètre).



Calage du dépoli et mise au point à l'oeil

Pour faire une mise au point sur dépoli à "l'oeil", il faut s'assurer que le dépoli est lui-même parfaitement calé par rapport à la fenêtre.
Cela peut se vérifier en faisant un essai: on filme quelques mètres de pellicule en repérant le réglage qui nous semble le plus net, et on fait des décalages autour de ce réglage. Après développement, on recherche la partie la plus nette sur la pellicule et on vérifie si c'est aussi celle qui apparaissait comme telle à l'oeil.

Conformité du cadrage

On peut aussi vérifier la conformité du cadrage, en comparant la partie cadrée grâce à la gravure du dépoli, et la partie réellement impressionnée sur la pellicule.
Conformité de la visée
Ces essais ne sont pas inutiles, il y a parfois des mauvaises surprises. Faire des essais, c'est aussi une philosophie générale qu'il faut avoir quand on prend en main du matériel, la plupart du temps, le matériel professionnel de cinéma est loué; nous en reparlerons. (voir: les Loueurs)

Enfin, il ne faut jamais enlever son oeil de l'oeilleton pendant la prise de vue, car la lumière peut y entrer, et voiler la pellicule. Il faut donc éviter de cadrer avec des lunettes. Il y a une bague sur l'oeilleton qui permet d'ajuster la visée à sa vue, c'est le réglage de dioptrie


Le Moteur

Le moteur permet l'entraînement du mécanisme.

Accès au mécanisme de la caméra

Il y en a de plusieurs types, en fonction de: l'alimentation qui peut être sur secteur ou batterie, alternatif ou continu, à vitesse variable, ou à vitesse pilotée.
Pour travailler dans les conditions qui permettent de faire du son synchrone, il faut un moteur dont la vitesse est de 24im/s (ou 25), d'une façon très précise et très stable. Ces qualités sont obtenues par un système qui asservi la rotation du moteur à la fréquence pilote d'un oscillateur à quartz, ce qui permet des précisions supérieures aux besoins du cinéma.


La Monture

L'objectif est fixé sur le corps caméra par la monture, partie usinée avec une haute précision (les montures sont spécifiques selon les marques de caméras)

Le Magasin

Il contient la pellicule, il est fixé sur le corps de caméra.



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